Le Livre de la Bhagavad Gita (3)
L’enseignement de la Bhagavad-Gita n’est pas à rattacher à une religion, un système métaphysique ou une école philosophique unique. C’est une tradition issue de la Doctrine Secrète, principe religieux universel qui est la trame de toute les religions.
L’Ésotérisme hermétique
La Bhagavad Gita
Le livre de la spiritualité de l’Hindouisme
La Bhagavad Gita, livre de principe religieux universel Sagesse de l’Hindouisme
Livre II, de la Bhagavad Gita : aperçu.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.1
– Sanjaya dit : “Voyant la profonde tristesse et la grande compassion d’Arjuna, dont les yeux sont
baignés de larmes,
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.2
– La personne Suprême, Bhagavân, dit : “O Arjuna, comment une telle souillure a-t-elle pu
s’emparer de toi ? Ces plaintes dégradantes sont tout à fait indignes d’un homme éveillé aux valeurs
de la vie. Par elles, on n’atteint pas les planètes supérieures, mais on gagne l’opprobre.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.3
– “Ne cède pas à une faiblesse aussi mesquine et avilissante, ô fils de Pârtha, et qui ne te sied guère.
Chasse-la de ton coeur, et relève-toi, ô vainqueur des ennemis.”
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.4
– Arjuna dit : “O Vainqueur de Madhu, comment pourrais-je, au cours de la bataille, repousser de
mes flèches des hommes tels que Bhîshma et Drona, dignes de ma vénération ?
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.5
– “Plutôt mendier que jouir des plaisirs de ce monde s’il faut tuer de si nobles âmes. Même cupides,
ils sont encore mes maîtres ; leur mort entacherait de sang notre victoire.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.6
– “Je ne sais s’il est plus juste de les vaincre ou d’être par eux vaincus. Voici les fils de
Dhritarâshtra en ligne devant nous sur ce champ de bataille : leur mort nous ôterait le goût de vivre.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.7
– “La défaillance m’a fait perdre tout mon sang-froid ; je ne vois plus où est mon devoir. Indiquemoi
clairement la voie juste. Je suis à présent Ton disciple et m’en remets à Toi ; éclaire-moi, je
T’en prie.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.8
– “Ce qui pourrait chasser la douleur qui m’accable, je ne le vois pas. Nul apaisement pour moi,
même si, tel un déva dans le ciel, je régnais ici-bas sur un royaume sans pareil.”
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.9
– Sanjaya dit : “Ayant ainsi dévoilé ses pensées, Arjuna, vainqueur des ennemis, dit à Krishna : “O
Govinda, je ne combattrai pas”, puis se tait.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.10
– “O descendant de Bhârata, Krishna, souriant, S’adresse alors, entre les deux armées, au
malheureux Arjuna.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.11
– Le Seigneur Bienheureux dit : “Bien que tu tiennes de savants discours, tu t’affliges sans raison.
Ni les vivants, ni les morts, le sage ne les pleure.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.12
– “Jamais ne fut le temps où nous n’existions, Moi, toi et tous ces rois ; et jamais aucun de nous ne
cessera d’être.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.13
– “A l’instant de la mort, l’âme prend un nouveau corps, aussi naturellement qu’elle est passée,
dans le précédent, de l’enfance à la jeunesse, puis à la vieillesse. Ce changement ne trouble pas qui
a conscience de sa nature spirituelle.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.14
– “Ephémères, joies et peines, comme étés et hivers, vont et viennent, ô fils de Kuntî. Elles ne sont
dues qu’à la rencontre des sens avec la matière, ô descendant de Bhârata, et il faut apprendre à les
tolérer, sans en être affecté.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.15
– “O meilleur des hommes [Arjuna], celui que n’affectent ni les joies ni les peines, qui, en toutes
circonstances, demeure serein et résolu, celui-là est digne de la libération.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.16
– “Les maîtres de la vérité ont conclu à l’éternité du réel et à l’impermanence de l’illusoire, et ce,
après avoir étudié leur nature respective.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.17
– “Sache que ne peut être anéanti ce qui pénètre le corps tout entier. Nul ne peut détruire l’âme
impérissable.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.18
– “L’âme est indestructible, éternelle et sans mesure ; seules les corps matériels qu’elle emprunte
sont sujets à la destruction. Fort de ce savoir, ô descendant de Bhârata, engage le combat.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.19
– “Ignorant celui qui croit que l’âme peut tuer ou être tuée ; le sage, lui, sait bien qu’elle ne tue ni
ne meurt.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.20
– “L’âme ne connaît ni la naissance ni la mort. Vivante, elle ne cessera jamais d’être. Non née,
immortelle, originelle, éternelle, elle n’eut jamais de commencement, et jamais n’aura de fin. Elle
ne meurt pas avec le corps.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.21
– “Comment, ô Pârtha, celui qui sait l’âme non née, immuable, éternelle et indestructible, pourraitil
tuer ou faire tuer ?
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.22
– “A l’instant de la mort, l’âme revêt un corps nouveau, l’ancien devenu inutile, de même qu’on se
défait de vêtements usés pour en revêtir de neufs.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.23
– “Aucune arme ne peut prendre l’âme, ni le feu la brûler ; l’eau ne peut la mouiller, ni le vent la
dessécher.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.24
– “L’âme est indivisible et insoluble ; le feu ne l’atteint pas, elle ne peut être desséchée. Elle est
immortelle et éternelle, omniprésent, inaltérable et fixe.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.25
– “Il est dit de l’âme qu’elle est indivisible, inconcevable et immuable. La sachant cela, tu ne
devrais pas te lamenter sur le corps.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.26
– “Et même si tu crois l’âme sans fin reprise par la naissance et la mort, tu n’as nulle raison de
t’affliger, ô Arjuna aux-bras-puissants.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.27
– “La mort est certaine pour qui naît, et certaine la naissance pour qui meurt. Puisqu’il faut
accomplir ton devoir, tu ne devrais pas t’apitoyer ainsi.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.28
– “Toutes choses créées sont, à l’origine, non manifestées ; elles se manifestent dans leur état
transitoire, et une fois dissoutes, se retrouvent non manifestées. A quoi bon s’en attrister, ô
descendant de Bhârata ?
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.29
– “Certain voient l’âme, et c’est pour eux une étonnante merveille ; ainsi également d’autres en
parlent-ils et d’autres encore en entendent-ils parler. Il en est cependant qui, même après en avoir
entendu parler, ne peuvent la concevoir.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.30
– “Celui qui siège dans le corps, ô descendant de Bhârata, est éternel, il ne peut jamais être tué. Tu
n’as donc à pleurer personne.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.31
– “Tu connais, de plus, tes devoirs de kshatriya : ils t’enjoignent de combattre selon les principes de
la religion ; tu ne peux donc hésiter.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.32
– “Heureux les kshatriyas à qui s’offre ainsi l’occasion de combattre, ô Pârtha, car alors s’ouvre
pour eux la porte des planètes de délices.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.33
– “Mais si tu refuses de livrer ce juste combat, certes tu pécheras pour avoir manqué au devoir, et
perdras ainsi ton renom de guerrier.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.34
– “Les hommes, à jamais, parleront de ton infamie, et pour qui a connu les honneurs, la disgrâce est
pire que la mort.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.35
– “Les grands généraux qui estimèrent haut ton nom et la gloire croiront que la peur seule t’a fait
quitter le champ de bataille, et te jugeront lâche.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.36
– “Tes ennemis te couvriront de propos outrageants et railleront ta vaillance. Quoi de plus pénible
pour toi ?
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.37
– “Si tu meurs en combattant, tu atteindras les planètes de délices ; vainqueur, tu jouiras du
royaume de la Terre. Lève-toi donc, ô fils de Kuntî, et combats fermement.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.38
– “Combat par devoir, sans compter tes joies ni tes peines, la perte ni le gain, la victoire ni la défaite
; ainsi, jamais tu n’encourras le péché.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.39
– “Tu as reçu de Moi, jusqu’ici, la connaissance analytique de la philosophie du Sâmkhya. Reçois
maintenant la connaissance du yoga, qui permet d’agir sans être lié à ses actes. Quand cette
intelligence te guidera, ô fils de Prithâ, tu pourras briser les chaînes du karma.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.40
– “A qui marche sur cette voie, aucun effort n’est vain, nul bienfait acquis n’est jamais perdu ; le
moindre pas nous y libère de la plus redoutable crainte.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.41
– “Qui marche sur cette voie est résolu dans son effort, et poursuit un unique but ; par contre, ô fils
aimé des Kurus, l’intelligence de celui à qui manque cette fermeté se perd en maints sentiers
obliques.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.42, 2.43
– “L’homme peu averti s’attache au langage fleuri des Védas, qui enseignent diverses pratique pour
atteindre les planètes de délices, renaître favorablement, gagner la puissance et d’autres bienfaits.
Enflammé de désir pour les joies d’une vie opulente, il ne voit pas au-delà.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.44
– “Trop attaché aux plaisirs des sens, à la richesse et à la gloire, égaré par ses désirs, nul ne connaît
jamais la ferme volonté de servir le Seigneur Suprême avec amour et dévotion.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.45
– “Dépasse, ô Arjuna, les trois gunas, ces influences de la nature matérielle qui des Védas font
l’objet premier. Libère-toi de la dualité, abandonne tout désir de possession et de paix matérielle ;
sois fermement uni au Suprême.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.46
– “Car, de même qu’une grande nappe d’eau remplit d’un coup toutes les fonctions du puits, celui
qui connaît le but ultime des Védas recueille, par-là même, tous les bienfaits qu’ils procurent.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.47
– “Tu as le droit de remplir les devoirs qui t’échoient, mais pas de jouir du fruit de tes actes ; jamais
ne crois être la cause des suites de tes actions, et à aucun moment ne cherche à fuir ton devoir.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.48
– “Sois ferme dans le yoga, ô Arjuna. Fais ton devoir, sans être lié ni par le succès ni par l’échec.
Cette égalité d’âme, on l’appelle yoga.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.49
– “Libère-toi, ô Dhananjaya, de tout acte matériel par le service de dévotion ; absorbe-toi en lui.
“Avares” ceux qui aspirent aux fruits de leurs actes.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.50
– “Le service de dévotion peut, dans cette vie, libérer qui s’y engage des suites de l’action, bonnes
ou mauvaises. Efforce-toi donc, ô Arjuna, d’atteindre à l’art d’agir, au yoga.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.51
– “Absorbé dans le service de dévotion, le sage prend refuge en le Seigneur et, et renonçant en ce
monde aux fruits de ses actes, s’affranchit du cycle des morts et des renaissances. Il parvient ainsi à
l’état qui est par-delà la souffrance.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.52
– “Quand ton intelligence aura traversé la forêt touffue de l’illusion, tout ce que tu as entendu, tout
ce que pourrais encore entendre, te sera indifférent.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.53
– “Quand ton mental ne se laissera plus distraire par le langage fleuri des Védas, quand il sera tout
absorbé dans la réalisation spirituelle, alors tu seras en union avec l’Etre Divin.”
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.54
– Arjuna dit : “A quoi reconnaître celui qui baigne ainsi dans le Transcendant ? Comment parle-t-il,
et avec quels mots ? Comment s’assied-il et comment marche-t-il, ô Késhava ?”
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.55
– Le Seigneur Bienheureux dit : “Quand un homme, ô Pârtha, s’affranchit des milliers de désirs
matériels créés par son mental, quand il se satisfait dans le vrai moi, c’est qu’il a pleinement
conscience de son identité spirituelle.”
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.56
– “Celui que les trois formes de souffrance ici-bas n’affectent plus, que les joies de la vie n’enivrent
plus, qu’ont quitté l’attachement, la crainte et la colère, celui-là est tenu pour un sage à l’esprit
ferme.”
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.57
– “Celui qui, libre de tout lien, ne se réjouit pas plus dans le bonheur qu’il ne s’afflige du malheur,
celui-là est fermement établi dans la connaissance absolue.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.58
– “Celui qui, telle une tortue qui rétracte ses membres au fond de sa carapace, peut détacher de leurs
objets les sens, celui-là possède le vrai savoir.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.59
– “Même à l’écart des plaisirs matériels, l’âme incarnée peut encore éprouver quelques désirs pour
eux. Mais qu’elle goûte une joie supérieure, et elle perdra ce désir, pour demeurer dans la
conscience spirituelle.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.60
– “Fort et impétueux sont les sens, ô Arjuna ; ils ravissent même le mental de l’homme de sagesse
qui veut les maîtriser.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.61
– “Qui restreint ses sens et s’absorbe en Moi prouve certes une intelligence sûre.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.62
– “En contemplant les objets des sens, l’homme s’attache ; d’où naît la convoitise, et de la
convoitise, la colère.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.63
– “La colère appelle l’illusion, et l’illusion entraîne l’égarement de la mémoire. Quand la mémoire
s’égare, l’intelligence se perd, et l’homme choit à nouveau dans l’océan de l’existence matérielle.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.64
– “Qui maîtrise ses sens en observant les principes régulateurs de la liberté, reçoit du Seigneur Sa
pleine miséricorde, et se voit ainsi libéré de tout attachement comme de toute aversion.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.65
– “Les trois formes de souffrance matérielle n’existent plus pour celui que le Seigneur a ainsi
touché de Sa miséricorde immotivée. Devenu serein, son intelligence ne tarde pas à s’affermir.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.66
– “L’être inconscient de son identité spirituelle ne peut ni maîtriser son mental, ni affermir son
intelligence ; comment, dès lors, connaîtrait-il la sérénité ? Et comment, sans elle, pourrait-il goûter
au bonheur ?
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.67
– “Comme un vent violent balaie sur l’eau une nacelle, il suffit que l’un des sens entraîne le mental
pour que l’intelligence soit emportée.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.68
– “Aussi, ô Arjuna aux-bras-puissants, celui qui détourne ses sens de leurs objets possède-t-il une
intelligence sûre.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.69
– “Ce qui est nuit pour tous les êtres devient, pour l’homme qui a maîtrisé les sens, le temps de
l’éveil ; ce qui, pour tous, est le temps de l’éveil, est la nuit pour le sage recueilli.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.70
– “Celui qui reste inébranlable malgré le flot incessant des désirs, comme l’océan demeure
immuable malgré les mille fleuves qui s’y jettent, peut seul trouver la sérénité ; mais certes pas celui
qui cherche à satisfaire ces désirs.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.71
– “Celui que les plaisirs matériels n’attirent plus, qui n’est plus esclave de ses désirs, qui a rejeté
tout esprit de possession et qui s’est libéré du faux ego, peut seul connaître la sérénité parfaite.
Livre II, de la Bhagavad Gita, verset : 2.72
– “Tels sont les modes de la spiritualité, ô fils de Prithâ. Qui s’y établit, fût ce à l’instant de la
mort, sort de sa confusion, et le royaume de Dieu s’ouvre pour lui.”
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